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Énergies renouvelables et véhicules électriques en général

Idée reçue numéro 1 : les véhicules électriques polluent

Le rassemblement des scooters électriques et VAE à Toulouse m’a fait saisir à quel point les idées préconçues étaient reines en France quant à l’électrique. Cette ignorance est souvent, j’y ai été confronté, agressive et spontanée. Il y a beaucoup de travail d’éducation et d’explication à faire afin de faire accepter ces véhicules doux, calmes et silencieux (eh oui, c’est le monde à l’envers).
Mais comme il faut remettre le monde à l’endroit, j’ai décidé de poster sur ce blog des réponses aux principales idées préconçues, et je commence aujourd’hui au plein coeur du débat par celle qu’on entend le plus : l’électrique pollue ! eh oui, c’est nucléaire…

Je vais faire deux réponses : une rapide pour les pressés et une longue pour ceux à qui une dissertation en trois partie ne fait pas peur.

La réponse rapide est simple : c’est une démonstration par l’absurde.

Le nucléaire pollue et c’est une énergie grave et dangereuse uniquement pour les scooters et voitures électriques ; pour les écrans plasma, les climatisations, les TGV (dont on ignore complètement les consommations) tout va bien. J’en déduis que la plupart des anti-véhicules électriques n’a pas l’électricité chez eux ou en font un usage très parcimonieux : elle est nucléaire.

Les batteries lithium polluent. Eh oui, les batteries lithium des véhicules électriques sont dangereuses et polluantes… Mais il n’en est rien pour les iPhones, ordinateurs portables, etc. produits et vendus et mis au rebut par millions chaque mois. Ainsi les anti-véhicules électriques n’utilisent pas de téléphones portables ni d’ordinateurs portables : ils ne sauraient que faire de leurs batteries usagées.

En résumé, on découvre la pollution des véhicules électriques par raisonnement, s’ils n’avaient pas été là, on ne se serait pas posé de question. Par exemple : il faut de l’énergie pour construire et transporter des voitures électriques neuves en concession… Oui, mais il faut de l’énergie pour construire et transporter des véhicules diesel… C’est un argument qu’on n’avait jamais entendu avant.
Ainsi, on touche du doigt le problème majeur : le véhicule électrique fait se poser des questions : et ça, la majorité n’aime pas.

Certes, les véhicules électriques polluent, car toute activité humaine modifie la nature.
Mais en quoi les véhicules électriques polluent peu et sont-ils préférables au thermiques?

Depuis le premier choc pétrolier, on s’intéresse à la consommation des véhicules essence : avant, on s’en moquait. Les voitures sont passées de 12 l au 100, à 10 l , 8 l, et puis maintenant entre 4,5 et 7 litres au cent kilomètres. Et on parle d’émission de CO2.
Alors on a dit que les véhicules électriques consommaient zéro litres au cent et émettaient zéro grammes de CO2.
Et les anti-véhicules électriques on dit que pour être justes, il faudrait compter le coût en énergie de la fabrication du véhicule, de son transport et de la fabrication de l’énergie… Tiens, mais on n’y avait pas pensé avant !

Très bien. Les voitures électriques sont passées à 20g de CO2 par Km ( mais les Clio Dci Eco 2 sont restées à 120g, alors qu’elles devraient passer à 140g ). On a deux options donc, si on décale tout de 20 g, autant revenir au départ et dire que les voitures électriques émettent zéro et ne rien décaler. Une chose encore : les consommations sont données par le constructeur selon des critères non vérifiés par des organismes indépendants. Des journalistes avaient testé sur circuit une Citroën récente vendue pour une consommation très faible ; leur test a montrée une consommation de presque 6 litres aux cent à vitesse stabilisée…
Et ce sont des données véhicules neufs, moteurs chaud, lancés sur circuit. Si votre voiture a cinq ans, le moteur est un peu usé, il consomme plus, vous ne faites que des petites distances moteur froid, votre voiture est chargée, vous faites des démarrages incessants en ville, vous mettez la clim, etc. : on est loin, très loin même des données constructeur en terme de consommation et d’émission de CO2. Vous doublez votre consommation dans bien des cas et votre émission de CO2 est double ou triple par rapport à la brochure qui vous donne bonne conscience. Et ne parlons pas ( encore ) d’émission de particules.

Des arguments cyniques et fallacieux ont été écris ça et là ; il a été dit qu’ « un vélo électrique Chinois émettait plus de CO2 qu’une voiture diesel française » et qu’ « un Hummer était dans toute sa durée de vie moins polluant qu’une Prius ».

Ça nous emmène à la production de l’électricité et au recyclage des batteries.



Encore une fois : on se pose le problème de la production de l’électricité que depuis qu’on parle de véhicules électriques. Pour le train ( le TGV fleuron de l’industrie française ), les écrans plasma, les climatisations le problème ne se posait pas. Eh bien, les voitures électriques ont un avantage radical : elles sont électriques et l’électricité se fabrique alors que l’essence se brûle. Nous n’allons pas entrer dans les problèmes géo-politiques liés à l’essence : guerre en Irak, en Libye, milliers de morts, etc. Mais une voiture essence est à essence et le restera toujours. Alors qu’une voiture électrique peu fonctionner avec : des centrales à charbon, des centrales nucléaires, des centrales hydro-électriques, des éoliennes, etc. Elle donne la possibilité de progresser petit à petit dans le mix d’énergie fournissant l’électricité. Mais l’essence se brûle, se brûlera toujours ( sauf quand il n’y en aura plus ).
Quand au rendement des moteurs : celui des moteurs électriques est entre 80 et 95 %, celui des moteurs diesel entre 15 et 25%. Le reste est transformé en chaleur. Et même si l’électricité venait de centrales à charbon, le rendement de centrales dédiées et centralisées est bien meilleur ( fabrication optimisée, toujours à température, etc. ) alors que les moteurs à combustion interne sont vite vieux, sont toujours froids au démarrage, etc. ce qui rend leur rendement encore pire.

Pour ce qui est du recyclage des batteries : encore une fois on ne se pose la question que pour les V E ; les portables, les téléphones, etc. ne posent pas problème. Le lithium se recycle, se reconditionne. Et même si la filière n’est pas encore développée ( Renault construit une telle usine en ce moment ) c’est à nous de le faire dès maintenant. Ce sera des emplois, des connaissances à acquérir, etc. Et sachez que les fumées de diesel ne se recyclent pas.

Pour terminer on peut dire que le blocage est souvent psychologique et qu’il est difficile de parler et d’argumenter avec quelqu’un qui se saigne tous les mois pour payer sa dernière voiture diesel à la mode. Comme dit Carlos Ghosn « L’innovation fait face à la résistance ».
Mais le pire : c’est la pollution omniprésente en France des émanations des véhicules diesel. Ces fumées, ces particules. L’air est irrespirables. On conseille de ne pas sortir, de ne pas faire du sport, de ne pas sortir les enfants, les personnes âgées. Comme disait un automobiliste le jour d’un pic de pollution maximum à Marseille à un journaliste qui le questionnait « il faut bien se déplacer ». Et il y a des dizaines de milliers de morts par an en France dues à la pollution de l’air. Des morts « avancées » dit-on. Et la pollution de l’air est due en grande partie aux véhicules diesel. Qu’on continue à utiliser... car il faut bien se déplacer.
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