"Ce geyser de CO2" et autres réflexions
Après les perles de Jacques Chevalier (journaliste au Figaro) je vais vous présenter quelques nouvelle perles d'un autre journaliste, au Figaro aussi. Décidément, on ne se refait pas.
Vous vous souvenez de ces profondes réflexions dont la justesse n'a d'égal que le caractère visionnaire :
« À part satisfaire l'ego de quelques managers ou d'hommes politiques qui vont plastronner dans ces véhicules verts financés par le contribuable, l'électrique n'a pas de sens sur une grande voiture pour un particulier. » Jacques Chevalier, Le Figaro, 2012
Je vous propose de méditer les suivantes, cette fois sous la plume de Philippe Doucet dans un article, intitulé "Pourquoi les voitures électriques ne se vendent pas".
« Il faudra multiplier les geysers de CO2 » Non : la France produit son électricité avec le Nucléaire. C'est le solaire et l'éolien qu'il faut développer. Et les voitures électriques vont créer une demande la nuit qui consommera un électricité qui autrement aurait été perdue. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le responsable principal du réseau électrique anglais.
« bourré de batteries et de composants toxiques » C'est un mythe : les batteries ne sont pas plus toxiques que le pétrole. Et on ne les respire pas. On peut les recycler ; Thierry Koskas, responsable du projet électrique de Renault le décrit bien. Tesla explique comment ils procèdent aussi. Et vous savez pourquoi on ne va pas les recycler ? Par ce que ça fait d'excellentes batteries stationnaires pour les installations solaires ou éoliennes, à un très bon prix. Ces batteries auront une deuxième vie après les véhicules électriques. Ensuite, on pourra les recycler et extraire le lithium. Car c'est possible. Ca se fait déjà.
« Petite électrique au prix d'un monospace » Ca s'appelle jouer sur les mots. Elle est au prix d'une Clio diesel.
« Là encore, le contribuable devra mettre la main à la poche si on veut améliorer cette situation » Et pour financer la guerre en Libye pour le pétrole, etc. le contribuable ne paie-t-il pas ? Et le bonus écologique qui récompense les dizaines de milliers de voitures diesel ? Et la TVA remboursée sur les voitures diesel : ce n'est pas un manque à gagner pour le contribuable ?
« il faudra investir 300 millions d'euros pour financer les 44000 prises devant être installées en 2014 dans les 25 plus importantes agglomérations. » D'où est sorti ce chiffre ? La peur de l'investissement public pour une minorité est un argument qui a beaucoup été servi aux Etats Unis. On joue sur l'injustice : voyez, vous n'aller pas payer pour eux. Mais la réalité est que le public investit beaucoup dans le pétrole, dans une technologie qui a atteint sa limite. Aux USA, l'état subventionne même le secteur pétrolier. Ce n'est pas moi qui le dit : c'est Obama. Voyez son discours sur l'énergie. Le public investit des centaines de milliards d'euros dans le nucléaire. Mettons un peu de tout ça ailleurs.
« C'est compter sans la taxe carburant «électrique» que les pouvoirs publics envisagent d'instaurer. » Cet argument est gratuit et sort de nulle part. Il est en contradiction avec le précédent. Alors : ça va nous coûter ou ça va nous rapporter ?
Je me pose une question. Pourquoi tant de haine? Quel intérêt existe-t-il à vouloir tuer une si belle petite voiture? En quoi gêne-t-elle?
Je repense aux scientifiques français qui ont travaillé pour les industriels du tabac. Qui ont dit que le tabac, hé bien c'était pas prouvé, que ce n'était pas si mauvais. Peuvent-ils se regarder dans une glace aujourd'hui?
Idée reçue numéro 4 : peur de la panne électrique
J’ai décidé d’en faire une « idée reçue ». Et je m’explique.
Il y a quelques mois, j’ai cassé le câble du frein à tambour de mon XPower. Et j’ai eu la mauvaise idée de le retirer alors que le scooter était en charge. Une mauvaise manip, une étincelle, et cela a eu pour conséquence de griller la petite carte qui alimente la jauge. Et me voilà sur un scooter électrique sans indication du plein ! J’ai roulé 6 mois comme ça ! Sans peur ! Sans crainte ! Pourquoi ?
Tout simplement, car mon scooter a une bonne cinquantaine de kilomètres d’autonomie en conditions réelles et que je fais jamais plus de 50 km d’affilée sur un petit scooter, et vous? Je branche donc le scooter dès que je ne l’utilise pas : j’ai toujours le plein en le reprenant. (Depuis, j’ai changé la carte, et tout va bien).
Mais comment se fait-il qu’un utilisateur de véhicule électrique (moi) roule sans jauge pendant 6 mois et qu’un journaliste ait si peur de la panne?
Tout vient de l’ignorance et du manque d’habitude. Les véhicules électriques sont comme des téléphones portables : on les branche tous les soirs pour les smartphone, et on voit la jauge qui nous prévient quand il faut les rebrancher et c’est tout. Aujourd’hui les voitures électriques (Nissan Leaf) ou les scooters électriques (Vextrix Lithium ou Evol XPower) ont assez d’autonomie pour une utilisation quotidienne, et ce en gardant beaucoup de marge. Rassurez-vous ! Et bientôt, vous aussi, vous roulerez sans jauge !
Et au passage, ma mobylette, quand j’étais jeune, n’avait pas de jauge et je l’ai poussé plus d’une fois…
« Mais, 60 km d’autonomie sur un scooter, c’est pas assez !
- Faites vous plus de 60 km sur un scooter 50 cm3 en un seul trajet ? Bien sûr que non !
- Mais si vous êtes bloqué dans les embouteillages ?
- Ça ne consomme rien !
- N’avez-vous pas peur?
- Peur de quoi : je ne fais pas de bruit, je ne pue pas, j’avance sans à-coups (hein, les 50 essence ?) et je suis cool ! Et pas vous! »
La suite des idées reçues : ici.
"Ce Hochet électrique" et autres réflexions.
Cela fait longtemps que je voulais compiler les articles de la presse généraliste au sujet des véhicules électriques. Aujourd'hui, la lecture de l'un d'eux dans Le Figaro, écrit par Jacques Chevalier, mérite toute notre attention. Vous l'avez compris, je suis plutôt favorable aux véhicules électriques mais j'accepte la critique quand elle est intelligente et justifiée : c'est comme ça que l'on peut faire avancer la science. Mais la mauvaise fois patente de l'article est telle qu'après m'avoir fait sortir de mes gonds elle me suggère quelques remarques. Mais je me ravise : commenter, ce serait faire trop d'honneur aux théories de Jacques Chevalier (retenons bien son nom). Je vais plutôt m'inspirer de Flaubert qui, dans sa correspondance, disait seulement vouloir citer et non commenter : car la citation a plus de force et de vérité et parle d'elle-même.
Je vous laisse méditer :
« Qui voudrait d'une voiture thermique capable de faire 110 km en milieu majoritairement urbain et dont le plein impliquerait de rentrer à domicile et prendrait une nuit? » Jacques Chevalier, Le Figaro, 2012
« Inutile d'espérer aller passer le week-end à 200 km, la Leaf est aussi limitée qu'une chèvre attachée à son piquet. » Jacques Chevalier, Le Figaro, 2012
« À part satisfaire l'ego de quelques managers ou d'hommes politiques qui vont plastronner dans ces véhicules verts financés par le contribuable, l'électrique n'a pas de sens sur une grande voiture pour un particulier. » Jacques Chevalier, Le Figaro, 2012
« ce hochet électrique. »(La Nissan Leaf) Jacques Chevalier, Le Figaro, 2012
Pousse pousse au rebut pour laisser la voie libre aux voitures
Une source de revenus disparaît pour les plus pauvres, alors que la déesse automobile pourra accaparer l’espace et les poumons de ces villes déjà bien polluées. Une triste image du Figaro.fr.
Idée reçue numéro 3 : la charge électrique d'un million de véhicules
À l’avènement de l’informatique, j’entendais souvent : « L’ordinateur ne pourra jamais remplacer les livres ! » Et effectivement, 30 ans après, l’informatique et internet n’ont pas remplacé les livres, ils ont été complétés dans les domaines où le traitement automatique de l’information (informatique) est supérieure au livre : encyclopédies (finies les recherches fastidieuses), annuaires (idem), bases de données (impôts) catalogues en ligne etc. Mais pour lire un bon roman, rien de tel qu’un livre. Il n’y a pas concurrence mais complémentarité.
Il est de même pour les véhicules électriques. Il n’est pas question qu’ils remplacent d’un coup tout moyen de transport. Les autocars, les camions, les engins de chantiers resteront thermiques longtemps. De même les voitures pour partir en vacances à l’autre bout de l’Europe. Mais il est tout à fait possible de basculer un bon pourcentage (disons 30 %) des petits véhicules que l’on utilise tous les jours en ville afin de limiter notre dépendance au pétrole qui vient des guerres, de limiter nos émissions en particules et fumées et de gagner en santé et qualité de vie.
Et la charge sur le réseau, me direz-vous ?
Prenons le cas de mon scooter électrique. Je fais 60 kilomètres dans le journée par exemple. La batterie est vide le soir (en réalité vide à 80% pour être préservée). Elle contient 48v x 50 Ah = 2400 Wh. Prenons 80% soit 1920 Wh. La charge complète a lieu en 6 heures. Soit 300 W à l’heure. ( Le prix du 0,13 x 1,920 = 0,25 c. )
300 W, c’est :
- 3 ampoules de 100 W allumées (elles sont interdites car on peut faire 60 km/jour avec leur énergie !) ;
- 1 halogène allumé à moitié ;
- 1 PC récent ;
- une clim ;
- un écran plasma ;
- un aspirateur ;
- une lampe à halogène …
Nous sommes-nous posé ces questions à l’achat d’un écran plasma (à la mode) d’une clim (à la mode)?
Non : c’est toujours à propos des voitures électriques que le problème se pose.
Eh bien, faites comme moi : ma maison est équipée d’ampoules basse consommation fluocompactes et à diodes. J’allume ma maison en entier pour moins de 100 W. Je n’ai pas de clim ni de grand écran plasma. J’ai un petit macbook qui consomme 20 W…
Nous pourrons brancher TOUTES les voitures électriques que nous voudrons le soir à 19 heures le jour où chacun aura changé ses principales ampoules en ampoules à économie d’énergie. Ni plus, ni moins.
Si l’on ajoute que l’on ne table que sur 30 % de véhicules électriques, qu’ils ne seront pas tous vides tous les soirs, que l’on fait des charges intermédiaires en journée, que l’on peut programmer le chargeur pour avoir des charges de nuit (heures creuses), eh bien on peut aisément dire qu’il n’y aura aucun problème.
Véhicules diesel et pollution
Idée reçue numéro 2 : le silence est dangereux
C'est une opinion très répandue chez ceux qui n'en ont jamais conduit. Elle ignore plusieurs choses :
- les voitures essences sont presque silencieuses ;
- les voitures électriques font un peu de bruit.
Dans un pays dominé par le diesel et les voitures même petites diesel font un bruit pétaradant désagréable, vibrent, toussotent à chaque démarrage : on les entend bien.
Mais c'est oublier que les voitures essences à bas régime sont presque silencieuses. Les voitures GPL ou GNV encore plus : faut-il les interdire ? J'ai un jour cru qu'un scooter était électrique alors qu'il s'agissait d'un scooter 4 temps neuf en roue libre. Pour ces motorisations on ne se pose pas de question, mais pour l'électrique on croit trouver un problème majeur.
Les scooters et les voitures électriques font un peu de bruit dès 10 km/h. Les pneus font du bruit sur la chaussée, les suspensions bougent sur les aspérités, les plastiques vibrent, le moteur fait un sifflement, un bruit de métro ou de vaisseau spatial, la transmission se fait entendre. Ces bruits s'aditionnent et font qu'on entend un véhicule électrique arriver avant de le voir. Il y a de nombreux petits camions de voirie à Toulouse ainsi que des bus de centre-ville qui tournent depuis plusieurs années sans que ça représente le moindre danger. Il en est ainsi des futures voitures et des scooters actuels.
Mais n'avons-nous pas appris : « Regarde à droite et à gauche avant de traverser la route » ?
Sommes-nous si attachés à nos habitudes que nous préférons le bruit et la fureur au silence et à la paix ?
Une chose est certaine : on ne peut pas avoir avec un véhicule électrique la conduite cynique qu'ont certains motards / scooters au pot troué : conduire le plus vite possible en centre ville en comptant sur le vacarme et la vitesse pour faire écarter les passants apeurés. Le véhicule électrique est par choix ou par force respectueux des autres usagers.
Contrôle anti-pollution : un grand moment.
Je ne l’utilise pas beaucoup car je tourne presque exclusivement avec le scooter électrique.
Mais comme elle ne doit pas polluer, je la démarre (elle n’a pas tourné depuis dix jours), et je pars vers un centre Autosur. Cela me prend presque quarante minutes d’embouteillages où je fais du pare-chocs contre pare-chocs au pas vers mon test anti-pollution. Les boulevard sont bouchés, je n’ai pas la clim, et pour avoir un peu d’air j’ouvre la fenêtre : l’odeur âcre du diesel de ce flot de voiture emplit l’habitacle. Je referme la vitre aussitôt.
Je téléphone pour dire que j’aurais du retard pour tester la pollution de mon véhicule : je suis arrêté moteur tournant en centre-ville sans pouvoir avancer.
J’arrive enfin et quelques centaines de mètres avant le garage, je fais tourner le véhicule à fond au point mort ou en première pour décrasser le moteur. Il fait un bruit du tonnerre mais je suis sûr de ne pas polluer.
Une fois au centre, le technicien me dit : « Ce n’est pas grave pour le retard, au moins le moteur est chaud ». Je n’ose pas lui dire que j’ai fait ronfler le moteur. Il me dit : " Quand les clients arrivent moteur froid je suis obligé de le mettre à température pour ne pas fausser les données. "
Mais je lui dis:
« Mais si on fait chauffer le moteur en le faisant ronfler, on fausse les données aussi ! ».
« Non, il me dit, on teste moteur chaud ».
Quelques minutes plus tard le couperet tombe : Je ne pollue pas ! Youpi !
Delesté de 30 €, je vais remiser mon Kangoo qui ne pollue pas ( 40 minutes d’embouteillages ) et reprendre mon scooter électrique.
J’ai payé 30 € pour que l’état me dise que je pollue pas.
Je n’ai eu aucune aide pour l’achat de mon scooter électrique.
Et mon voisin, quand il va acheter le pain en voiture diesel, il a expliqué à l’atmosphère que tant que le moteur est froid, ça ne compte pas ?
Idée reçue numéro 1 : les véhicules électriques polluent
Mais comme il faut remettre le monde à l’endroit, j’ai décidé de poster sur ce blog des réponses aux principales idées préconçues, et je commence aujourd’hui au plein coeur du débat par celle qu’on entend le plus : l’électrique pollue ! eh oui, c’est nucléaire…
Je vais faire deux réponses : une rapide pour les pressés et une longue pour ceux à qui une dissertation en trois partie ne fait pas peur.
La réponse rapide est simple : c’est une démonstration par l’absurde.
Le nucléaire pollue et c’est une énergie grave et dangereuse uniquement pour les scooters et voitures électriques ; pour les écrans plasma, les climatisations, les TGV (dont on ignore complètement les consommations) tout va bien. J’en déduis que la plupart des anti-véhicules électriques n’a pas l’électricité chez eux ou en font un usage très parcimonieux : elle est nucléaire.
Les batteries lithium polluent. Eh oui, les batteries lithium des véhicules électriques sont dangereuses et polluantes… Mais il n’en est rien pour les iPhones, ordinateurs portables, etc. produits et vendus et mis au rebut par millions chaque mois. Ainsi les anti-véhicules électriques n’utilisent pas de téléphones portables ni d’ordinateurs portables : ils ne sauraient que faire de leurs batteries usagées.
En résumé, on découvre la pollution des véhicules électriques par raisonnement, s’ils n’avaient pas été là, on ne se serait pas posé de question. Par exemple : il faut de l’énergie pour construire et transporter des voitures électriques neuves en concession… Oui, mais il faut de l’énergie pour construire et transporter des véhicules diesel… C’est un argument qu’on n’avait jamais entendu avant.
Ainsi, on touche du doigt le problème majeur : le véhicule électrique fait se poser des questions : et ça, la majorité n’aime pas.
Pour les courageux, l’article complet dans la suite. Lire la suite...